L’une des menaces les plus importantes pour l’anguille d’Amérique est la perte d’accès à de l’habitat disponible et utilisé historiquement. Cette perte d’accès se traduit par des délais lors de la migration des individus dus à des modifications anthropiques érigées sur les bassins versants qui n’assurent plus le libre passage du poisson (barrage, ponceau, etc.).
Le partenariat entre AECOM et l’AGHAMW est né d’une initiative visant à rétablir l’accès aux habitats d’importance de l’anguille dans le territoire couvert par l’AGHAMW. Pour les Premières Nations, il est primordial de redonner à l’anguille l’accès à ses habitats de croissance.
Depuis 2019, plusieurs activités ont été conduites afin de rétablir la connectivité de l’anguille, de même qu’un transfert de connaissances vers le personnel de l’AGHAMW afin d’en favoriser leur autonomie. Parmi celles-ci, des activités de formation pour l’évaluation de la franchissabilité des obstacles et des calculs de gains en habitat, pour les techniques de marquage et de captures des anguilles, pour la réalisation des aménagements de même que pour la mise en opération des échelles à anguilles. De plus, un mentorat en continu est offert afin de faciliter l’analyse pour la priorisation des obstacles ciblés pour un aménagement.
Au total, 13 projets qui visaient à restaurer l’accès aux lacs du bassin versant à la sous-population d’anguilles avant l’implantation d’un barrage ont été réalisés ou sont en cours de réalisation afin d’ouvrir 3 000 hectares d’habitat pour l’espèce.
Les bassins versants qui ont été restaurés sont :
- Dartmouth
- Rimouski
- Cascapédia
- Du Sud
- Mitis
Pour chacun des sites travaillés, des solutions uniques et adaptées aux demandes des propriétaires ou des acteurs locaux ont été appliquées. AECOM a l’habitude de travailler avec des obstacles de toutes natures et envergures. Lorsque les obstacles étaient des barrages, l’installation d’échelle à anguilles était préconisée pour permettre leur franchissabilité, alors que pour les ponceaux, l’aménagement de seuils fauniques a été mis de l’avant.
Bien entendu, la réalisation des travaux de restauration et d’aménagements fauniques incluent l’approbation du MELCCFP (permis), et l’application de normes standardisées pour le travail dans l’habitat du poisson, qui vise l’application de méthodes visant la protection des poissons, le contrôle de l’érosion et de la sédimentation (p.ex. rideau de confinement, travail à sec, etc.), la protection des bandes riveraines, des ouvrages et lieux existants, etc.
Les aménagements pour le passage du poisson ont été conçus de façon à ne pas affecter la structure des barrages, pour être durables et pour nécessiter peu d’entretien.
Les projets incluaient les éléments suivants :
- Support dans la recherche de financement
- Recherche, analyse et création d’une matrice d’obstacle prioritaires
- Réalisation d’inventaire d’anguille d’Amérique (les observations de nuit, la pêche électrique, la passe-piège, les bourolles, les verveux, etc.)
- Analyse de la franchissabilité des barrages
- Accompagnement avec les demandes de permis SEG, incluant celles pour la rétention, le marquage et les pêches
- Demandes de non-assujettissement ou d’autorisation faunique auprès du MELCCFP
- Calcul en gain d’habitat
- Négociation avec les propriétaires et/ou les acteurs locaux
- Conception des aménagements
- Production de plans et devis d’ingénierie pour les barrages
- Production de schéma d’aménagement
- Acquisition des matériaux
- Fabrication des échelles
- Réalisation des aménagements
- Suivi de l’efficacité et de l’intégrité des aménagements
Finalement, certains sites présentaient des risques de blessures des poissons lors de la dévalaison. Ainsi, l’équipe d’AECOM a fait la conception d’un aménagement supplémentaire pour assurer leur passage sécuritaire lors de leur migration pour aller se reproduire. Des ingénieurs ont pu valider que la stabilité du barrage de forte contenance serait maintenue pour un niveau aval augmenté suite aux travaux au pied du barrage.

